Un bon scénario…

Un spectacle se compose de différentes parties bien distinctes :

  • D’un support visuel (marionnettes, acteurs, événements…)
  • D’un espace scénique …
  • Et d’un public.

Pour que le spectateur est envie de rester et d’écouter (ou voir ce qui est entrain de se dérouler sur la scène) le mieux est d’adapter votre « scénario » au public auquel vous vous adressez, en respectant quelques règles de bon sens.

C’est une véritable gageure que de vouloir décortiquer et proposer la construction du « scénario idéal » car c’est un métier en soit et je ne suis que novice en la matière, mais je vais tout de même essayer de vous donner quelques pistes.

Si d’aventure quelques scénaristes passaient par cette page, et souhaitaient combler les erreurs ou les lacunes contenues dans le chapitre, je les invite à déposer leurs commentaires ou rectifications dans la rubrique Contact.

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Les grands classiques

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Les 36 situations dramatiques

Proposée par Georges Polti, c’est un référencement des différentes situations que l’on retrouve déclinées dans tous les scénarios.

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la Dramaturgie, d’Yves Lavandier

La dramaturgie, les mecanismes du récit
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Et l’immuable loi des « trois actes »

Toute narration, se construit de façon « ternaire » :

  • Avec un début,
  • Un milieu…
  • Et une fin.

Même si cela semble logique, toute la difficulté du scénariste réside dans les « espaces » contenus entre ces 3 petites lignes. De manière plus technique elles se nomment :

  • Les prémisses ou l’exposition. (1er acte)
  • Le développement ou intrigue… (2e acte)
  • Et la conclusion ou le dénouement. (3e acte)

L’exposition est une présentation rapide du (ou des) personnage(s) principal(aux) et de l’univers qui rythme son quotidien. C’est alors qu’intervient un événement ou un drame qui va irrémédiablement modifier le présent de notre héros, l’inciter à réagir. Ce moment qui est appelé l’Élément déclencheur, va l’obliger à se repositionner par des choix nouveaux. C’est à ce moment précis que la véritable histoire va pouvoir commencer.

Le développement est le corps principal de l’histoire, il représente le lieu de toute évolution, lutte et remise en question. Notre « héros », qui est par avance (et convention sociale) l’objet de tous nos transferts, nous entrainera à sa suite dans une série d’aventures et de péripéties dont nous ne ressortirons pas indemne. Cette progression nous mène tout droit à un point de non retour, que l’on nomme couramment le « Climax ». Le drame est le moteur indispensable qui va capter toute notre attention durant le déroulement de (la ou les) scènes, bien sûr il peut y avoir des rebondissements et la fin n’est pas obligatoirement une « happy-end ».

La conclusion clôture le développement, elle définit le nouvel équilibre enfin retrouvé ou les fruits de la lutte après toutes ses aventures. C’est à ce moment là, en tant que spectateur, que nous pouvons regagner notre quotidien, enrichi de cette nouvelle expérience vécue par procuration.

Les 3 actes
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Le synopsis

Le synopsis est un court résumé, une « mise en bouche » capable de définir en un minimum de lignes le spectacle qui va être présenté. Son premier objectif est d’inviter les spectateurs à voir votre pièce. Il doit pouvoir interpeler le lecteur tant sur le thème que sur le sens de votre travail. Pour mieux comprendre les éléments accrocheurs d’un synopsis, je vous invite à en lire un grand nombre sur les jaquettes de DVD ou dans la présentation des programmes télé.

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Qu’est-ce qu’un scénario ?

Étymologie (Source Wiktionnaire, le dictionnaire libre ) (1764) De l’italien scenario (« décor de théâtre », puis « description de la mise en scène »), dérivé de scena (« scène »). En français, le mot s’est d’abord utilisé sans accent comme en italien, mais cet usage est archaïque. Le mot désigne d’abord le canevas, le schéma d’une pièce ; il est employé au XIXe siècle au sens de « mise en scène » et reste jusqu’au XXe siècle un terme technique de théâtre. L’emploi figuré pour « déroulement selon un plan préétabli » (av. 1850) ne s’est répandu qu’au XXe siècle, sous l’influence du sens devenu courant (1907, Méliès) qui désigne, au cinéma, la description rédigée de l’action d’un film.

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Où trouve-t-on des scénarios

Le scénario est présent dans toutes les pièces de théâtre, films, jeux vidéos, publicités, animations et concours télévisés, mais aussi à tout instant dans nos vies. Bien souvent les comédiens, dont nous faisons tous partie, jouent à « guichet fermé ». De temps en temps des témoins peuvent assister à la scène, ce qui produit des situations plus ou moins cocasses. En général, plus le drame est important, plus il y a de spectateurs.

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Les nœuds dramatiques

Tout film, toute histoire, toute vie, contient son lot de « Nœuds dramatiques » ce sont autant de temps forts qui ponctuent l’histoire et permettent au scénario de progresser.

Il existe deux types de Nœuds :

  • Les majeurs (qui concernent directement les personnages principaux)
  • Les mineurs (qui concernent indirectement les personnages principaux, ou d’autres événements ou personnages secondaires)
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Le personnage

Le personnage ou « personnage principal » est toujours au centre de la scène. Il est la première interface entre l’histoire et le public. Sans lui, il n’y a pas d’histoire ni de processus d’identification. Si le personnage n’est pas bien défini, les spectateurs risquent de se perdre et vous, de perdre les spectateurs. Je dirais que le héros est votre allié, votre confident. Dans le cas de la marionnette, il est également le prolongement de vous même, donc plus vous apprendrez à le connaître, mieux vous le « manipulerez », imposant toujours d’avantage sa présence sur la scène.

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Le rythme et les changements de scène

Dans un spectacle de marionnettes, dès l’ouverture du rideau, le spectateur est séduit par la beauté première du décor, des couleurs, ou de l’entrée en scène des premiers personnages (d’autant plus qu’il vient de passer quelques instants dans le noir). Cette rencontre première est le moment privilégié qui donne envie au public, de rester confortablement assis dans son fauteuil pour profiter de la suite du « programme »… …et c’est là que tout se complique, car il est en droit d’attendre « quelque chose » et « ce quelque chose » ne doit pas trop tarder ; et venir le rejoindre…

Il attend d’être définitivement saisi par une performance. Son choix de venir voir votre spectacle s’est fait en fonction d’un synopsis et d’une toute petite photo qu’il espère conforme à ces attentes, si vous y répondez, c’est gagné !

Pour cela, il est très important d’avoir de la ressource technique, tant dans la présence des acteurs (marionnettes), du scénario ou encore des changements de décors. Tout cela peut être accompagné de variations d’éclairages ou de couleurs, pour donner de la profondeur à la scène. Il est bon de ne pas perdre le fil conducteur de l’histoire afin de ne pas égarer vos spectateurs dans des « méandres intérieurs », profiter de vos changements de décors pour rassembler votre public et si votre histoire fait le tour de plusieurs points, organiser votre « excursion » comme une visite guidée. Je compare souvent une pièce de théâtre ou un film, aux tableaux que les aborigènes d’Australie peignent, ils sont à la fois esthétiques, riches en couleurs et initiatiques. Traditionnellement on rentre dans l’image par un endroit, parcourant tout un voyage à l’intérieur du tableau, avant d’en ressortir définitivement transformé.

peinture aborigène australie
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Le temps et sa contraction

Proposer un scénario, aussi riche soit-il ne pourrait se passer de respiration, c’est comme regarder un film en vidéo cassette en passant tour à tour de l’avance rapide à la vitesse normale ou en lecture lente.

Vous présentez les personnages et leur position initiale, puis arrive l’élément déclencheur qui va précipiter les choses. Si le héros ne maitrise plus rien de la situation, il peut être bon de le manifester par quelques artifices (en général dans les films, la caméra bouge dans tout les sens, tout en multipliant les images et les prises de vue). Dans votre mise en scène, les actions vont devoir se contracter, s’enchaîner très rapidement, un peu comme si vous appuyez sur la touche « avance rapide » de la télécommande de votre magnéto cassette. Passer l’action, le temps doit progressivement ralentir et revenir à la normale.

Plus le rythme était intense pendant l’action, plus sa sortie doit être calme en passant par une « avance au ralenti » avant de retrouver une vitesse de lecture normale. Par ce biais, vous pourrez proposer des moments de pur sérénité, de douceur et de poésie, car ils auront été précédés d’actions suffisamment rapides.

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Les dialogues « qui vont bien »

C’est tout un art de trouver la bonne combinaison de mots, de phrases avec seulement 26 lettres. Il y a tellement à dire et pourtant il ne faut retenir que l’essentiel. Pour ma part, je recherche le moyen de traduire l’émotion que je souhaiterais pouvoir offrir au public à la fin d’une scène. (Le sens du silence situé entre chaque partie du spectacle). Le « point de départ » d’un spectacle est variable, puisqu’il est composé de l’ensemble des spectateurs, mais « je sais » (en tout cas je suis supposé le savoir !) vers « où » j’ai envie de les emmener, car ce « où » est l’horizon que j’ai créé pour eux de toute pièce. C’est pour moi, le sens même de la réalisation du spectacle.

Les dialogues « qui vont bien » sont en perpétuelles évolutions, chaque phrase induisant une étape supplémentaire vers la réflexion suivante, les mots précèdent et « ouvrent » l’idée toute tracée, elle-même au service de la vision finale. Dans la rédaction du dialogue, quand une réflexion va trop vite, que le « raccourci » est trop important, je recherche alors des « paliers » en ajoutant des phrases supplémentaires qui définissent la situation et permettent une « décompression ». N’étant pas prédisposé à l’humour, j’aime faire appel à un ami qui dispose de ce talent.

Il ne faut jamais perdre de vue que les mots sont de petites boites rangées les unes à coté des autres, elles sont destinées à former des phrases, le tout matérialise l’idée. C’est elle qui me semble importante, puisque l’on peut même changer l’ordre des lettres pour traduire le texte dans une autre langue sans pour autant en perdre le sens premier. C’est à partir de ce constat que l’on pourra aisément remodeler les mots, les phrases, jusqu’à obtenir la tonalité qui correspond le mieux au style du spectacle.

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Le spectateur

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Révélateur

C’est certainement le chapitre que j’affectionne le plus, car c’est au spectateur que l’on doit notre statut « d’artiste », tout est pour lui et il rend tout possible. Nous payant par sa reconnaissance, il nous oblige à chercher sans relâche le chemin qui nous conduit au don le plus total. Bien sûr la création existe pour elle même, tant elle pousse à extirper des sentiments encore enfouis, mais présenter une œuvre ou une expression qui puisse devenir référence et relation commune, lui donne son véritable sens. Pour l’artiste, le spectateur est également une « garantie sociale », car il est le miroir qui défini sa création. Sans l’aide de se regard il pourrait, sans même s’en rendre compte, être entrainé vers ce que nos contemporains appellent couramment « la folie ». Tant qu’il est compris, le créateur d’une pièce a la certitude de vivre dans son époque, car les références auxquelles il fait allusion y trouvent un échos.

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Unique

La place du spectateur est unique. Il est étonnant de constater à quel point le même spectacle, dans le même lieu, peut varier du tout au tout en fonction du public qui le compose, le faisant vivre et réagir (indépendamment de la performance technique) de manière totalement différente.

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Fragile

Une telle disponibilité nous oblige à prendre en considération la fragilité première de tout spectateur. Lorsque le public entre dans une salle obscure, il ne sait jamais à quelle « sauce » il va être « mangé ». Pour lui c’est clair, il vient se divertir ou entrevoir une pensée nouvelle… se rendant disponible et réceptif à la nouvelle aventure qu’il commence. Mais ce n’est plus comme à la maison, il a perdu la télécommande et ne peut pas changer le programme qui se déroule sous ses yeux. Si tout ce passe bien pour lui, c’est super et il vous le fera savoir par la force de ses applaudissements. Mais si le spectacle n’est pas en correspondance à ses attentes, bien souvent il restera discret. Par respect pour les autres personnes présentes, il ne quittera pas la salle, il a payé sa place et veut « connaître » la fin de l’histoire pour être « sûr » et pouvoir affirmer qu’il n’a vraiment pas apprécié la chose (d’autant qu’il n’est peut-être pas venu seul). Il m’est arrivé de vivre une véritable prise d’otage, tant idéologique qu’artistique, dans une toute petite salle de spectacle tellement bondé qu’elle rendait toute sortie totalement impossible ! Ce n’est jamais très agréable.

Je crois fermement que la création artistique (même si elle dénonce des abominations) doit rester au service de l’Homme, l’accompagner dans toute sa dignité et en révéler sa beauté. A ce jour beaucoup trop de réalisations restent tournées vers le sordide et la destruction, leurs réalisateurs n’ayant probablement pas le recul nécessaire pour manifester la véritable place qu’elle devraient occuper : un travail de « création ».

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Conclusion…

Avant de prendre (ou reprendre) votre plume et déposer sur papier ou clavier, le fruit de vos réflexions et expériences personnelles… je tiens à vous souhaiter le meilleur dans le don de vous-même.

Voici la petite phrase qui m’est restée présente tout au long de cette écriture, elle ne vient pas de moi et est citée dans une très jolie chanson :
  « La simplicité est la marque des grands » L’innocence (Jacques Higelin 2007).

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Si vous êtes à la recherche de plus de détails techniques concernant la construction d’un scénario, voici le lien vers un site tout particulièrement dédié à cet effet. Ce site web, extrêmement bien fait offre de nombreuses réponses et réflexions touchant plus particulièrement au monde du cinéma, j’ai nommé Scénario-Buzz

Un très grand merci à Nathalie Lenoir pour son remarquable travail technique et sa très grande générosité !

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